Titulaire de la Chaire : Marie Moutier-Bitan
Docteure en histoire contemporaine, diplômée de l’EHESS, Marie Moutier-Bitan a consacré sa thèse aux premières violences contre les Juifs en Galicie orientale en juin-juillet 1941, sous la direction de Denis Peschanski. Elle a travaillé comme chercheuse au sein de l’association Yahad – In Unum de 2009 à 2020. Dans ce cadre, elle a effectué plus de 20 missions de recherche en Ukraine, Russie, Moldavie, Pologne, Lituanie et au Belarus. Elle a participé comme chercheuse post-doctorale au projet H2020 « Visual History of the Holocaust » (2022-2023), au sein du CERCEC (EHESS/CNRS). Elle a été boursière de la Claims Conference Saul Kagan Fellowship in Shoah Advanced Studies (2023-2024) où elle a commencé à travailler sur le Dniestr comme lieu de massacre et point de déportation des Juifs et des Roms durant la Shoah.
Elle est co-porteuse du Holocaust Diaries Project avec Sarah Gruszka (EHESS/Sorbonne-Université), ainsi que de l’ANR-DFG H-Diaries, avec Sarah Gruszka, Judith Lyon-Caen (CRH/GRILEHESS) et Andrea Löw (IfZ, Munich). Elle co-encadre le séminaire « La catastrophe en ‘je’ : violences de masse et pratique diaristes au XXe siècle », CRH/EHESS, avec Judith Lyon-Caen et Sarah Gruszka (EHESS/Sorbonne-Université).
Marie Moutier-Bitan est l’auteure des Lettres de la Wehrmacht (Perrin, 2014, traduit en 10 langues), des Champs de la Shoah. L’extermination des Juifs en Union soviétique occupée 1941-1944 (Passés composés, 2020, récompensé par le Prix de la Fondation Stéphane Bern – Institut de France), et du Pacte antisémite. Le début de la Shoah en Galicie orientale, juin-juillet 1941 (Passés composés, 2023).
Dans le cadre de son projet d’Habilitation à diriger des recherches, elle travaille sur les usages du Dniestr dans l’extermination des Juifs, avec Paul Gradvohl (SIRICE/Paris I – Panthéon-Sorbonne) comme garant académique.
Elle est chercheuse associée à ERLIS (Équipe de recherche sur les littératures, les imaginaires et les sociétés – UR 4254) et au CERCEC (Centre d’études russes, caucasiennes, est-européennes et centrasiatiques, UMR 8083), et membre du réseau Occupation Studies Research Network.
Langues de travail : français (langue maternelle), anglais (courant), allemand (courant), russe (lu), yiddish (lu), polonais (notions), ukrainien (notions), roumain (en cours d’apprentissage).
Qualification section 22 du CNU (2022)
Thématiques de recherche :
- Shoah en Union soviétique occupée
- Frontières, espaces vécus et représentation de l’espace dans les entreprises génocidaires.
- Journaux personnels de la Shoah
Chercheuse post-doctorale de la Chaire : Pauline Anicet
Après avoir soutenu sa thèse de doctorat en histoire en novembre 2024, Pauline Anicet a intégré, en tant que post-doctorante, la Chaire d’Excellence sur la Shoah et les entreprises génocidaires. Sa thèse, réalisée sous la direction du Professeur Christophe Lastécouères (Université Bordeaux Montaigne, CEMMC, s’intitule « Venez avec nous, vous allez regarder ! » Représentation et transmission du génocide à travers les récits des témoins de la Shoah en Biélorussie (1941-1944). Cette recherche propose une approche pluridisciplinaire et interactionniste des dispositifs, des pratiques ainsi que des territoires du génocide en Biélorussie.
Entre 2020 et 2022, Pauline Anicet a été boursière de la Fondation pour la mémoire de la Shoah (FMS/Paris). Par la suite, elle a assuré des charges d’enseignement à l’Université Bordeaux Montaigne, d’abord comme chargée de TD, puis comme Attachée temporaire d’enseignement et de recherche (ATER).
Ses travaux ont donné lieu à plusieurs publications dont un article intitulé « La violence était en nous, parmi nous, partout. Violences extrêmes et génocidaires dans l’univers urbain pendant la Shoah en Biélorussie (1941-1944) » et publié dans l’ouvrage Urban Fears co-dirigé par Caroline Le Mao, Adèle Delaporte et Philippe Chassaigne. Elle est également l’autrice de la recension « Hersh Smolar, Le Ghetto de Minsk. Les partisans juifs contre les nazis, [traduit du yiddish par Johann-Frédérik Hel Guedj, préfacé par Masha Cerovic], Paris, Payot et Rivages, « Histoire », 2022, publiée dans le n°217 de la Revue d’Histoire de la Shoah.
Pauline Anicet porte une attention toute particulière à la diffusion de la recherche. Elle intervient au sein d’événements scientifiques (journée d’études, colloques, Workshop internationaux), mais aussi dans des cadres éducatifs (collège, université…) et culturels (associations, librairie, etc.) Elle a également participé à deux voyages en Lettonie avec les équipes de Yahad-In Unum et a fait des missions régulières pour le Mémorial de la Shoah et la société de Production Nota Bene (conduites d’entretiens oraux avec des survivants de la Shoah et des enfants cachés pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe).
Chercheuse associée à ERLIS (Équipe de recherche sur les littératures, les imaginaires et les sociétés – UR 4254), elle est également membre du groupe GER. Elle vient également d’obtenir sa qualification aux fonctions de maître de conférences dans la section 22 du CNU.
Les recherches de Pauline Anicet s’organisent désormais en différents axes :
- L’étude des témoignages écrits et oraux sur la situation de Brest Litovsk entre 1939 et 1944.
- L’étude des violences durant les processus génocidaires, avec une attention particulière portée au concept de « cruauté ».
- L’étude de l’implication de la LVF (Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme) dans les crimes commis à l’Est et notamment en Biélorussie. Ce troisième axe recoupe le second puisqu’il est question d’analyser les gestes de violence que déployèrent les membres de la LVF, d’interroger le poids des expériences coloniales et de questionner les transferts des savoirs violents.
Langues : français (langue maternelle), anglais (lu, écrit, parlé), allemand (lu), russe (notions)
Thématiques de recherche :
- Histoire des pratiques de violence
- Dispositifs de mise à mort
- Shoah en Biélorussie
- Témoignages oraux/ Oral History
Membres associés
Sarah Gruszka
Sarah Gruszka est docteure en histoire et en études slaves, diplômée de Sorbonne Université. Elle est spécialiste de la Seconde Guerre mondiale en URSS et des pratiques diaristes en terrain soviétique. Ses recherches portent, depuis plus de dix ans, sur la compréhension des subjectivités aux prises avec un contexte de violence (guerres, famines, Shoah, régimes autoritaires).
Sa thèse soutenue en 2019, qui a obtenu le Prix de la Chancellerie des Universités de Paris, portait sur l’URSS stalinienne en guerre, et plus particulièrement sur le siège de Leningrad (1941-1944). Sarah Gruszka en a proposé une histoire « par en bas », basé sur les journaux personnels des assiégés, dans son livre Le siège de Leningrad (Tallandier, 2024, préfacé par Nicolas Werth). Elle s’intéresse également à la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Russie.
Après un post-doctorat H2020, elle travaille, depuis 2023, sur les journaux personnels de la Shoah. Elle a cofondé « Holocaust Diaries Project », un projet de recherche soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, dans le cadre duquel elle a obtenu, avec Judith Lyon-Caen, Marie Moutier-Bitan et Andrea Löw de l’Institut d’Histoire du temps présent de Munich, une ANR/DFG (projet FRAL) pour une durée de trois ans (2025-2028).
Sarah Gruszka est chercheuse contractuelle au Centre de Recherches Historiques (EHESS / CNRS), chercheuse associée à la Chaire d’Excellence « Holocaust and Genocide Studies » de l’Université de Caen et à l’UMR 8224 Eur’ORBEM « Cultures et sociétés d’Europe orientale, balkanique et médiane ») (CNRS / Sorbonne Université, Faculté des Lettres).
Elle coordonne le séminaire de recherche et d’enseignement « La catastrophe en ‘je’. Violences de masse et pratiques diaristes » depuis 2023 avec Judith Lyon-Caen et Marie Moutier-Bitan, CRH (EHESS).
Domaines de recherches
- Subjectivités en temps de guerre
- Pratiques diaristes face à la violence de masse
- Témoignages en temps de crise (guerre et autoritarisme)
- Histoire et mémoire de la période soviétique (stalinisme, Seconde Guerre mondiale, siège de Leningrad)